dimanche 19 mai 2013

Joli mois de mai!


Les autobus, ici appelé ônibus: on y entre derrière, on paie à un ou une employée qui récolte notre 2,80 R$ avec un air blasé longuement perfectionné. Il n'existe pas de passe mensuelle ou autre pour les usagés fréquents, apparemment. Je trouve ça bizarre pour une ville de plus de 3 millions et demi d'habitants, qui devrait logiquement (selon moi) encourager les transports publics afin de désengorger ses routes... Et le comble dans mon esprit de fille du Québec, c'est que dans ces ônibus-là, on sort par devant! Ça ne perturbe personne, sauf peut-être les vendeurs nombreux qui entrent et se promènent pendant un arrêt ou deux, clamant à quel point leurs "batatas" sont bonnes et surtout, pas chère. Ils se promènent dans l'allée en tendant des paquets de chips et en faisant des gros yeux méchants qui me font peur. Il y a aussi les vendeurs de bonbons, de gommes à mâcher, de crayons et de breuvages divers. On peut donc se promener pendant une heure en bus sans avoir à se soucier d'apporter des collations. Ça calme les personnes comme moi, qui habituellement ne sortent jamais sans 1) une bouteille d'eau, 2) des collations diverses et abondantes.

Ici, au Brésil, il y a eu de la dictature pendant 20 ans. Lorsqu'on le sait, on comprend beaucoup de choses à propos du pays de la Croix du Sud.

Ici au Brésil, les marques de bronzage chez les filles sont considérées comme très affriolantes. C'est comme un code secret sexuel, m'a expliqué un ami. Et plus forte est la démarcation  plus intense est le filet de bave sur le coin de bouche du monsieur.

Aller au cinéma avec quelqu'un, c'est une première base garantie. Faites attention!

Il fait beau et chaud ici... mais les centres commerciaux climatisés sont toujours plein.

Les femmes prennent extrêmement bien soin d'elles, et elles ont accès à des esthéticiennes abordables (je vous ai déjà rendus jaloux avec les prix suivants: environ 8 dollars l'épilation de la jambe et de la cuisse), à des coiffeuses pas chères pas chères (moins de dix dollars la coupe et le brushing pour femme) et à des produits de beauté abordables et variés (j'ai déjà parlé des vernis à ongles à 1,25$ (obsédée, moi??), mais il y a aussi les produits coiffants, d'esthétique, de soins corporels (une éponge végétale authentique pour 2 dollars, je trouve cela super moi! Et que dire des beurres naturels pour le corps? Hum l'odeur du beurre de cacao! Et de l'huile de coco vierge pour les cheveux?))... Bref, j'aime faire mon shopping dans les Farmacias (ma chaîne préférée étant à ce jour Santa'ria).

Apprendre des gros mots portugais ici, c'est facile: j'ouvre les fenêtres plus grand les jours de match de futebol. Fous rires garantis. Plaisir doublé si l'équipe locale (extrêmement mauvaise, mais surprenamment bien supportée) joue et perd. L'équipe de Bahia étant vraiment mauvaise, j'ai un vocabulaire étendu en jurons brésiliens!

En écrivant tout à l'heure sur les vernis à ongles, j'ai eu une pensée émue pour ma boîte contenant ma collection d'une cinquantaine de jolies bouteilles. Pour vrai, j'ai pensé à ça:



Ma boîte précieuse, que Mayumi conserve en mon honneur, et qui m'attend sagement à Québec. Les chéries, vous allez avoir plein de nouvelles amies pour discuter des tendances ongles en portugais!

Beijos!

samedi 4 mai 2013

May the Fourth be with You


Ici, les vernis à ongles coûtent environ 2,50 R$. Soit 1,25 $. J'en ai déjà acheté pas mal (ne vous inquiétez pas, je suis encore dans la première dizaine)....

Ici au Brésil, ils ont de pas pires champions de UFC, c.f. Jon John

Ici, c'est normal pour un garçon d'être très galant avec sa copine, c.f. lui tenir son sac, lui ouvrir la porte de la voiture, payer pour elle. Ils sont aussi très affectueux et n'hésitent pas à replacer les cheveux, la bretelle de soutien-gorge, ou à faire un massage de cou pendant la file au cinéma (qu'ils paient aussi).

Au Brésil, on est en 1960

Au Brésil, on fait la file pour tout.

Ici, au Brésil, les gens habitent chez leurs parents jusqu'à ce qu'ils soient mariés. C'est-à-dire parfois très tard. C'est donc pour cela qu'une industrie florissante existe: les motels. À la sieste ou à la nuit, cela reste de l'intimité abordable (environ 25$ pour la nuit). Qu'on m'a dit.

L'épilation est une autre industrie qui fonctionne bien, et qui propose des prix fous pour ma perception québécoise de la chose: se faire adoucir la jambe, c'est 8 R$, soit 4$. Une offre alléchante, vous dites?

On peut boire de l'eau de coco dans les bar. Décadent.

Le football (futebol) est un sport, non, c'est une religion. J'ai appris plein de vocabulaire intéressant en regardant le futebol. Porra. Caralho. Disgraça. Non, ne googlez pas!

La sainte trinité de Salvador, côté bouffe: Farofa (farine de manioc), arroz (riz) et feijao (haricots de toutes sortes, blancs, noirs, rouges, etc). Ça aurait le mérite d'être nutritif, végétarien et sain, si seulement ils ne faisaient pas frire la farine dans l'huile de palme et que les haricots n'étaient pas cuisinés à grand renfort de viandes salées, de saucisses et de charcuteries.

Quelques types de musiques ici: pagode, axê, arrocha, forro, mpb. Cherchez un peu sur le tutube, pour voir!

La technologie ici coût environ le double qu'au Canada: par exemple, une PS3 vaut 2000 R$, soit 1000$. Pareil pour les smart phones ou pour les ordinateurs. Pourtant, tout le monde tient à porter sa richesse sur son dos (ou dans le cas présent, dans ses poches et dans son sac à mains). Je ne comprends pas. Et ils peuvent acheter en ligne, mais les prix restent les mêmes. Quelque chose à voir avec l'importation et les taxes, je pense.

Les filles ici ont les cheveux longs. On n'est pas en 1960, ici, non: plutôt en 1950. C'était quand, l'époque où une femme sans cheveux longs n'était même pas digne d'un regard? J'ai lancé à la volée l'idée de me faire alléger de quelques bons décimètres de cheveux, et on m'a regardé comme si j'avais proposé d'aller rôtir un bébé, un nez de clown dans le visage et l'écume à la bouche.


En venant au Brésil, j'avais de drôles d'idées sur la température: j'ai apporté trois vestes, deux pantalons longs et trois paires de bas de laine. Oui, oui, et aujourd'hui, alors qu'il n'a jamais fait moins de 26 degrés Celcius (mais en moyenne, il a fait 30), je regarde ces trésors restés cachés dans ma valise en secouant la tête, un petit rire haut perché s'échappant de ma bouche tordue par la folie.

J'ai apporté mes souliers de sports, mes espadrilles, qui ont été très utiles pour faire du hiking à Chapada Dimantina ou pour faire de la musculation, par exemple. Mais je n'ai apporté qu'une unique paire de bas de sport. Dépareillée, la paire, en plus.

Aujourd'hui, samedi 4 mai, je suis revenue du travail en moto avec mon étudiant. Ok, il a 42 ans mais nous avons bavardé pendant toute l'heure et demie qu'a duré la balade. Lorsque le soleil couchant illuminait les kilomètres de plage que nous longions, je ne pouvais que penser "O.O".

Quelques choses que j'aime beaucoup manger ici (oui, encore de la nourriture!): des paos de canela, des petits pains ronds, renfermant une tranche de banane, et saupoudrés de cannelle sucrée; un beiju, une crêpe faite avec de la farine de tapioca, qui acquiert une texture gélatineuse en cuisant, et que l'on peut farcir de jambon, de fromage, de doce de leite, bref de ce que l'on veut; des feijaos blancs, marrons ou noirs, en sauce (plus il y a de sauce, mieux c'est pour les Brésiliens, car ils peuvent mettre plus de farinha dessus pour absorber le liquide, la farinha étant de la farine de manioc: personnellement, je ne suis pas une fan finie de mettre de la farine sur mes aliments); des bananas reals, une pâtisserie de pâte feuilletée renfermant une banane et saupoudrée de sucre glace; des bolivianos, une boule de pâte frite avec à l'intérieur du poulet effiloché, des raisins secs, de la pulpe de tomate piquante et de l'oignon frit; des pé de moça, je pense que j'en ai déjà parlé, un mélange divin d'arachides grillées et de lait condensé épaissi; du poudding, fait avec du lait condensé (what else?) et des oeufs vanillés...

Tee hee hee


Ici au Brésil, toute relation porte un nom précis, correspondant à un statut, et bien codifiée. Il y a les ficantes abertos, fechados, les transates, les namorados. On se définit en abordant le sujet de face et en posant des questions apparemment: vous vous rappelez le petit papier au primaire qui demandait si vous vouliez "sortir avec moi oui non peut-être"? C'est pas mal ça: você quiseria namorar comigo? Et voilà, deux amoureux! Vive les Brésiliens et leur système efficace pour établir des relations amoureuses!

Ici au Brésil, c'est très difficile de ne pas manger des carbohydrates tout le temps: sandwiches, pains, riz, pâtes, plats frits sont partout et tout le monde adore. Sans compter la farine de manioc, de tapioca (okay, ces dernières sont moins pires que celle de blé, mais quand même...) Je me sens saturée quelques fois, et je me venge sur les légumes.

Ici au Brésil, tout le monde veut que je danse l'arrocha.